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LA LISTE DE LA MATINALE
Cette semaine, en attendant la rentrée, des replays ensoleillés pour prolonger l’été et anticiper les Jeux paralympiques, les dernières interventions de Benoît Duteurtre sur France Musique et des témoignages de photographes de guerre.
Eric Guirado a filmé pendant plusieurs mois, dans les Alpes suisses, le quotidien atypique d’un couple de bergers et de leurs trois enfants. Pas un plan du film, ou presque, sans qu’un animal vienne s’immiscer dans le champ. Chiens, chats, moutons, chèvres, boucs, chevaux : ils sont plusieurs centaines à vivre avec la famille Jeannerat. Il y a le père, Damien, barbe fournie, dreadlocks retenues par un foulard, muscles saillants et teint tanné par la vie au grand air ; la mère, Claire, anglaise, émotivité à fleur de sa peau diaphane, longs cheveux blonds, silhouette svelte sans cesse en mouvement ; et leurs trois enfants âgés de 6 à 10 ans qui partagent leurs jeux avec les animaux.
Le documentaire débute par une séquence spectaculaire : nous sommes sur les hauts sommets valaisiens au moment où un hélicoptère vient déposer, au milieu de nulle part, un refuge en bois. C’est là que va vivre Damien, accompagné de sa dizaine de chiens, pendant cinq mois, la durée de la période d’estive de son troupeau. Cinq mois pendant lesquels Claire devra gérer au quotidien l’éducation des enfants, mais aussi s’occuper des chevaux et des chèvres restés dans la vallée.
Le réalisateur alterne scènes filmées en altitude avec Damien et ses bêtes, moments saisis au sein de la cellule familiale, privée du père, et instants de retrouvailles quand Claire et les enfants montent le retrouver. Ces séquences sont ponctuées de confidences des deux adultes qui, chacun de leur côté, livrent à la caméra leurs réflexions sur cette vie peu ordinaire, ses joies et les frustrations que génère la séparation.
La caméra s’attache à saisir la relation affective intense liant ce couple de bergers à ses bêtes. Dommage qu’Eric Guirado s’en tienne à ce tableau. On aurait aimé savoir comment le couple équilibre son budget. Nulle collecte de lait, fabrication de fromages ou vente de bêtes susceptible de générer des entrées d’argent. Le prix à payer financièrement pour cette vie atypique restera un mystère. S. Ke.
« Bergers en famille », documentaire d’Eric Guirado (Fr., 2024, 58 min). Disponible à la demande sur Arte.tv jusqu’au 5 septembre.
En amont des Jeux paralympiques de Paris 2024, le duo formé par Thierry Demaizière et Alban Teurlai a recueilli des témoignages émouvants. Observateurs attentifs des corps et conteurs d’aventures humaines, ils ne pouvaient pas passer à côté des Jeux paralympiques de Paris. On découvre là un documentaire coup de poing, sans lieux communs ni discours formatés sur l’inclusion, mais avec de la douleur, de la rage et de la bonté. Pour réaliser A corps perdus, ils ont suivi, dans la durée, six para athlètes, chez eux, au quotidien et à l’entraînement, intensif.
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